Avez-vous connu la guerre? Non? Savez-vous à quel point vous êtes chanceux? Chaque jour, dans le monde, des gens se battent et s’entretuent pour défendre ou obtenir leur liberté. Pour notre génération qui n’a pas connu la guerre, ça peut sembler le dernier de nos soucis. Le 11 novembre, plusieurs penseront peut-être davantage à se procurer le dernier jeu vidéo Assassin’s Creed que de souligner le Jour du Souvenir…
Mais c’est quoi le Jour du Souvenir? Comment est-ce qu’on se souvient de quelque chose qu’on n’a jamais vécu? Le 11 novembre, au Canada, on honore les soldats qui sont allés se battre pour qu’aujourd’hui, justement, on n’ait pas à penser à la guerre. Les jeunes soldats ayant combattu, s’ils ne sont pas morts sur les champs de bataille, sont certainement restés marqués à vie. Il y a des horreurs qui ne s’oublient pas. Les marques physiques et psychologiques sont permanentes. Et saviez-vous que les soldats enrôlés pour la Première et la Seconde Guerre mondiale devaient en principe avoir au moins dix-huit ans, mais que beaucoup ont menti sur leur âge pour faire partie des recrues? D’après les sources du Musée canadien de la guerre, le plus jeune soldat canadien ayant été envoyé pour la Première Guerre mondiale n’avait que 10 ans!
Le 11 novembre, profitez donc bien de votre congé. Mais prenez au moins quelques instants pour penser à nos soldats. Et si vous restez en pyjamas, pourquoi ne pas vous installer confortablement dans un sofa avec un livre sur la guerre? Les romans suivants vous plongeront dans la réalité d’adolescents qui vivent une guerre. Vous apprécierez davantage votre liberté, chèrement acquise par nos courageux vétérans!
Camp Paradis de Jean-Paul Nozière
En pleine guerre civile dans un pays d’Afrique, Boris, 14 ans, orphelin d’un père trafiquant de drogue, est confié aux bons soins de Ma et Pa, qui tiennent un refuge pour enfant : le camp Paradis. Pour Boris, chaque nouvel arrivant est un mystère à déchiffrer : Fatouma, Victoire, Serge, Djodjo, tous fuyant leur passé et s’efforçant de cacher leurs meurtrissures.
Derrière les lignes ennemies de Carol Matas
Sam Frederisksen, 18 ans, vient des prairies. Il est mitrailleur à bord d’un bombardier Lancaster pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lorsque son avion est abattu par l’ennemi au-dessus de la France, il survit de justesse et parvient à joindre la Résistance française. Victimes d’une trahison, Sam et des soldats d’autres pays sont bientôt capturés par la Gestapo, puis envoyés à Fresne, une prison aux abords de Paris. Considérés comme des espions, les prisonniers sont battus, certains torturés, avant d’être transportés au camp de concentration de Buchenwald, en Allemagne. Dans cet endroit sinistre, Sam découvre les horreurs de la Guerre : les chambres à gaz, la torture et la famine, mais aussi le courage et la détermination des nombreuses victimes.
Envol pour le paradis de Jean-Marie Defossez
Envoyé dans les camps des jeunesses hitlériennes à quatorze ans, lors d’une mobilisation obligatoire, Arthur, qui refuse d’adhérer aux dogmes nazis comme ses parents, de simples cultivateurs, est, malgré lui, envoûté par le rêve de devenir pilote d’avion. L’amitié d’un dénommé Heinz lui permet, au début de son séjour, de porter un regard critique sur le projet nazi. Mais le responsable de son foyer exploitera les moindres méandres de son désir de voler afin de l’amener à se battre sous le commandement du Fürher.
La Mémoire trouée de Élisabeth Combres
Cachée derrière le fauteuil, Emma n’a rien vu de l’assassinat, de sa mère, mais a tout entendu. Rwanda, avril 1994, la folie meurtrière explose. Pas un habitant tutsi ne doit être épargné. Pourtant la fillette survit. Car la vie réserve aussi des moments de grâce, des rencontres déterminantes… L’écriture tout en pudeur de ce roman sur le drame du génocide rwandais lui donne une force magistrale.
Les Petits soldats de Reine-Marguerite Bayle
Hawa a douze ans lorsqu’elle quitte son petit village du sud de la Sierra Leone pour la capitale Freetown. Le 25 mai 1997, la capitale est assiégée par une « armée populaire ». La population civile est massacrée. Commence alors pour Hawa une vie quotidienne faite de souffrance et de violence où elle tente, malgré tout, de survivre. En 1999, un accord de paix est signé et les combattants sont désarmés. Cette même année, l’UNICEF est chargé d’accueillir des enfants-soldats et de les réinsérer dans une vie sociale la plus « normale » possible. Hawa est recrutée pour s’occuper d’un groupe de sept enfants. Elle tente de les sortir de cette violence dont ils ont été les victimes mais, – bien souvent aussi, les auteurs. L’héroïne raconte alors son long combat afin qu’un jour Moussa, Kadiatou, Michael et les autres enfants-soldats de Sierra Leone puissent enfin retrouver un peu de leur innocence.
En fin de compte, peu importe ce que vous choisissez de faire de votre jour de congé le 11 novembre, n’oubliez surtout pas que c’est le Jour du Souvenir et qu’on ne doit pas oublier tous ces jeunes qui se sont battus pour qu’on puisse vivre dans la paix.
Bien qu’elle préfère la voie pacifiste à la guerre, Mariève apprécie énormément les combats qu’ont menés ses ancêtres, particulièrement son arrière-grand-père qui a fait partie du Corps expéditionnaire canadien pendant la Première Guerre mondiale.